Voici le dernier article de la série H1N1. Vous voulez voir à quoi ressemble de la pure propagande vaccinale avec une « étude épidémiologique rassurante » et qui est probablement un travail sur commande du fabricant ? C’est par ici.
Initialement j’avais intitulé cet article « La fabrication du consentement » en référence à l’excellent livre de Herman et Chomsky [1] sur les méthodes de propagande.
Noam Chomsky est célèbre pour avoir introduit la notion d’autodéfense intellectuelle. Il s’agit simplement de reconnaître les rouages des opérations de manipulation. Dans le monde médical (et pas que) on a un peu les mêmes méthodes pour orienter l’opinion, instiller le doute face à l’évidence, voire fabriquer un consensus, les vecteurs de la dite propagande étant évidemment les revues médicales à comité de lecture – ces éditions très sérieuses et respectées – même si la corruption massive du milieu a été parfaitement exposée et documentée depuis bien longtemps.
On vous en donne un premier exemple ici, pour que vous puissiez voir à quoi ça ressemble.
Rappelons les faits succinctement :
- en 2009 on nous vend une grande pandémie de grippe comme étant une menace pour la survie de l’humanité;
- on vaccine à tour de bras, et une épidémie de narcolepsie – un effet indésirable grave du principal vaccin utilisé en Europe – surgit;
- en septembre 2018, le BMJ nous fait des révélations fracassantes sur le profil de tolérance épouvantable de ce vaccin là;
- début Octobre (hasard du calendrier ?) une « magnifique » étude très rassurante [2] est publiée dans Vaccine, on vous la présente, histoire de vous montrer sur quel genre de
foutage de gueulescience repose l’ innocuité des vaccins prouvée scientifiquement
C’est quoi Vaccine ?
Revue médicale éditée par Elsevier (multinationale de l’édition – éditant entre autres le célèbre Lancet), c’est (en gros) une des nombreuses revues de propagande quasi officielle des fabricants.
Remarques préliminaires
- L’article complet est en accès libre sur Internet, il y a donc 99% de chances que cet accès ait été financé par le fabricant, c’est une opération de communication promotionnelle
- Les trois premiers auteurs de l’étude (dont Steven Black – investigateur principal) reçoivent régulièrement de l’argent du fabricant (GSK) d’après la déclaration de conflit d’intérêt présente dans l’article
- Mais officiellement l’étude est financée par les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) d’Atlanta
- L’un des contributeurs de l’article, Frank DeStefano, est justement le directeur du département de la sécurité vaccinale (Director, Immunization Safety Office) aux CDC sus mentionnés et est bien connu pour avoir sorti une étude franchement douteuse sur l’absence de lien entre SEP et vaccin anti Hépatite B [3]. Il est également l’auteur principal de la fameuse étude [4] sur l’absence de lien entre ROR et autisme publiée dans Pediatrics en 2004, étude réfutée [5] par l’un de ses coauteurs en 2014, celui-ci ayant révélé qu’elle était tout simplement frauduleuse : alors qu’ils avaient un signal statistiquement significatif dans un sous groupe, ils ont purement et simplement caviardé les données qui posaient problème !
- L’auteur principal, Daniel Weibel, est un habitué des coups-fourrés : il nous avait déjà sorti deux études moisies sur l’absence de lien entre Guillain-Barré et vaccins H1N1 adjuvés [6-7], études dont les conclusions seront évidemment réfutées plus tard [8]. Bref avec lui, l’innocuité des vaccins, ça lave toujours plus blanc que blanc
Avec tout ça, on se dit qu’on va bien rire, vous allez voir nous ne serons pas déçu. Je peux déjà vous donner la conclusion sans lire l’article : c’est pas de la faute du vaccin.
À quoi ça sert ?
Vous pouvez vous demander à quoi ça sert pour les gens des CDC de tapiner ouvertement pour les fabricants ? La réponse est simple : se recaser chez le fabricant en question à un poste très important et évidemment grassement rémunéré. Exemple :
C’est qui Julie Gerberding ? Elle faisait quoi avant de tomber par hasard chez GSK ? Et bien c’est une ancienne des CDC. Quand elle a signé son nouveau contrat de travail en 2010 c’était pour diriger la BU Vaccins !
L’étude SOMNIA
C’est une très grande étude internationale (Systematic Observational Method for Narcolepsy and Influenza Immunization Assessment) sur l’éventuel lien entre vaccins H1N1 et narcolepsie. C’est une sorte de méta analyse qui consiste en une gigantesque étude cas-témoins pondérée (utilisation d’un pooling).
Notez la première manipulation : alors que le résumé spécifie bien que c’est le vaccin Pandemrix qui est incriminé, le sujet de l’étude lui concerne les vaccins H1N1 adjuvés. On va donc noyer le poisson en mélangeant le vaccin présumé à problème (Pandemrix) avec d’autres vaccins qui eux n’ont pas été particulièrement identifiés comme souffrant de problèmes de tolérance. De plus on va rajouter la problématique posée par l’éventuel risque de narcolepsie causé par le virus sauvage pour semer le doute.
À ce stade (c’est important pour la suite afin de mesurer le niveau de foutage de gueule de ce torchon cette étude) il faut que vous sachiez que notre auteur préféré a participé il y a quelques années à une étude montrant qu’il n’y avait eu aucune augmentation en Europe de l’incidence des narcolepsies dues à la grippe elle même [9].
La stratégie ici est simple : mélanger tout et surtout n’importe quoi pour noyer un éventuel signal dans la masse de données. Notez bien cela, car c’est une astuce qui sera utilisée très souvent, et pas que dans cette étude là (on en reparlera avec le Gardasil).
Seconde astuce utilisée par les auteurs : utiliser un prétexte bidon pour sortir du périmètre tous les pays dans lesquels le vaccin incriminé a été massivement utilisé et donc dans lesquels des signaux de pharmacovigilance ont été rapportés.
Par ce tour de passe passe, on exclue de l’étude les pays suivants : Suède, Finlande, Norvège, France, Irlande, Grande Bretagne… Bref on sort du périmètre tous les pays dans lesquels des alertes ont été remontées. Dans leur grande bonté les auteurs conservent les données de taux d’incidence pour la Suède pour disposer d’une référence de base, mais excluent ces mêmes données du pooling pour l’analyse.
À ce stade il n’y a plus AUCUN pays ayant remonté des alertes dans le périmètre de l’étude cas-témoin construite. Ils n’ont conservé que les pays dans lesquels le vaccin Pandemrix n’a quasiment PAS été utilisé.
Au passage le fait d’exclure des données permet de diminuer la puissance statistique de l’étude pour être certain de ne rien pouvoir conclure car dans le cas où un éventuel signal apparaîtrait (bien qu’on fasse tout pour que cela n’arrive pas) il ne sera de toute manière pas statistiquement significatif.
Ensuite les auteurs dissertent un peu sur le fait qu’à Taiwan, ce serait la circulation du virus sauvage H1N1 qui aurait été la cause d’une augmentation des cas de narcolepsie.
L’étude mentionnée en bibliographie sur le fait que ce phénomène aurait été également retrouvé en Chine (Han F, Lin L, Warby SC, et al. Narcolepsy onset is seasonal and increased following the 2009 H1N1 pandemic in China. Ann Neurol 2011;70:410–7.) est plus que médiocre : le contrôle du statut de malade grippé/vacciné H1N1 s’est fait sur un simple entretien téléphonique (principalement chez des enfants – dont on se demande comment sur leur simple souvenir ils pourraient savoir qu’ils ont été touché par le H1N1 et pas par une autre souche virale), il n’y a même pas eu un contrôle administratif d’exposition au vaccin ou une quelconque sérologie pour vérifier si des anticorps H1N1 étaient présents. C’est typiquement le genre d’étude qui devrait finir dans la poubelle la plus proche.
Le rôle du virus sauvage est évidemment une explication complètement vaseuse qui n’a jamais été retrouvée ailleurs, et surtout pas en Europe (l’étude VAESCO ne rapporte aucune augmentation de narcolepsie due à la grippe elle même – voir aussi [9]). C’est juste évoqué ici pour créer du doute vis à vis de la responsabilité du vaccin et brasser du vent. Cette explication est d’autant plus grotesque que les alertes ont été remontées sur les sujets vaccinés et en aucun cas chez les non vaccinés ou malades grippés par le virus H1N1.
Malgré tout ça, dans le groupe des enfants âgés de moins de 18 ans, un risque multiplié par 4,12 apparaît pour le vaccin Focetria MF59, mais comme la borne inférieure de l’intervalle de confiance est de 0,99, le résultat n’est pas considéré statistiquement significatif.
Vous ne rêvez pas, le risque est multiplié par plus que 4 mais ce n’est pas statistiquement significatif pour une borne inférieure valant 0,99. À ce stade je n’exclue pas la fraude pure et simple via un tripatouillage de données sources peu recommandable, surtout vu le lourd passif de l’un des co-auteurs – justement le responsable de la division vaccins des CDC d’Atlanta – commanditaire officiel de l’étude !
Il faut bien comprendre le caractère intrinsèquement débile de cet aspect « statistiquement significatif ». Ce n’est pas « statistiquement significatif » parce que l’étude manque de puissance statistique et que la largeur de l’intervalle de confiance est trop large – qui dépend du niveau de confiance du test (par convention 95%). Il suffit de resserrer un peu l’intervalle (par exemple en passant à un niveau de confiance de 94%, 93%…) pour que le signal devienne « statistiquement significatif » en excluant la valeur « 1 » de l’intervalle. La technique antagoniste est vraie aussi : si on veut rendre un résultat « inquiétant » non statistiquement significatif, il suffit d’élargir l’intervalle de confiance en augmentant le niveau de confiance du test.
Enfin, les auteurs reconnaissent bien timidement les études précédentes comme plutôt favorables à l’hypothèse d’un rôle du vaccin dans la survenue de narcolepsie, mais tempèrent immédiatement cette opinion en prétextant un éventuel rôle de l’interaction entre le vaccin et une infection par le virus sauvage H1N1.
Conclusion de l’étude : soyez rassurés, tout va bien, dormez tranquille
Résultats : pas d’association entre narcolepsies et vaccins H1N1 adjuvés. Les auteurs admettent timidement qu’ils avaient trop peu de données pour évaluer Pandemrix. C’est vraiment pas de chance, c’était sensé être le sujet principal de l’étude si on relit le résumé en tête d’article ! Vu qu’ils ont sciemment sorti du périmètre quasiment tous les pays dans lesquels ce vaccin a été utilisé, ce n’est pas non plus très étonnant.
L’étude VAESCO
J’espère qu’à ce stade le lecteur a bien compris que le genre d’étude présentée ci dessus n’est qu’une vaste fumisterie habillée sous des allures hautement respectables (méta analyse à base d’étude cas-témoins d’envergure internationale).
Nous avons eu une étude un peu plus sérieuse réalisée par l’agence européenne idoine, il s’agit de l’étude VAESCO [10], qui nous révèle qu’en Europe ce sont plus de 30,5 millions de personnes vaccinées avec Pandemrix, plus de 560 000 avec Celvapan et plus de 6,5 million avec Focetria.
La première alerte est venue de la Suède et de la Finlande suite à une recrudescence des cas de narcolepsie chez les enfants / ados.
Cette étude VAESCO de 2012 est elle aussi une étude internationale menée en Europe, et évidemment ses conclusions sont assez différentes ! On ne peut que rajouter un bémol, malgré le pooling la puissance statistique reste insuffisante (c’est souvent le cas des études cas-témoins) et les intervalles de confiance sont trop larges pour avoir des résultats statistiquement significatifs (ou en tous cas considérés comme tels)
En Suède et en Finlande, le risque de développer une narcolepsie post vaccinale était multiplié par plus de 14 !
Dans les autres pays, à la date de publication du rapport, le risque était multiplié par 2,3 mais non statistiquement significatif, l’intervalle de confiance est trop large ce qui signifie simplement un manque de puissance statistique. Chez les adultes le risque était multiplié par 3,7 mais là encore non significatif.
À la page 70 de ce rapport, on peut voir que pour tous les âges et dans tous les pays inclus, le risque était accru en étant vacciné, mais quasiment aucun résultat n’est statistiquement significatif par manque de puissance statistique. Chose intéressante, en France chez les adultes le risque était multiplié par 11,2 (statistiquement significatif). C’est d’ailleurs le seul pays dans lequel cette association forte a été constatée. Une telle élévation du niveau de risque est quasiment du jamais vu !
Au final chez les enfants/ados,le risque est multiplié par plus de 14 en étant vacciné ! Cela permet de remettre en perspective le caractère grotesque de l’étude SOMNIA. Et de conclure que Vaccine n’est effectivement rien d’autre qu’un instrument de propagande. [11]
Le comportement des autorités
Comme d’habitude, le discours lénifiant des autorités de santé consiste à endormir le public en rappelant la petite musique habituelle [12]
À ce jour la causalité n’est pas démontrée !
Et puis surtout, on ne fait rien pour la démontrer. L’ANSM n’est pas la seule concernée, l’EMA utilise la même recette. En pleine campagne de vaccination et alors qu’un signal fort de pharmacovigilance est soulevé, l’EMA nous sort un communiqué prétendument rassurant [13] au lieu d’annoncer un retrait pur et simple du produit du marché ! Il fallait sûrement écouler les stocks…
Le dernier communiqué de presse disponible [14] sur le sujet reprend toujours ce discours !
Epilogue ?
On retrouve ici le même schéma que dans l’affaire du vaccin contre l’hépatite B (et nous le verrons dans les articles suivants, c’est la même chose pour le Gardasil) : on fait face à une véritable catastrophe iatrogène, on vous noie sous des études toutes plus nulles les unes que les autres (même 9 ans après, comme c’est le cas ici) mais qui servent à vendre du doute, voire à forger l’opinion et le consensus, c’est juste que dans le cas de Pandemrix ça s’est un peu trop vu car les narcolepsies sont apparues dans toute l’Europe, alors que pour l’hépatite B, la vaccination de masse (dizaines de millions d’individus) n’a eut lieu qu’en France.
La science de l’innocuité des vaccins
Le genre d’étude grotesque à la méthodologie plus que douteuse présentée ici (on dirait un travail sur mesure du fabricant pour dédouaner ses produits) sera évidemment intégré dans toutes les méta analyses et promu par tous les experts dans les fameuses conférences de consensus dans lesquelles on invite uniquement les gens d’accord entre eux (et favorables à l’innocuité du médicament mis en cause, cela va de soi).
Conclusion
N’oubliez pas d’aller vous faire vacciner contre la grippe cet hiver. ça va bien se passer. Je suis certain que les nouveaux vaccins ont été parfaitement testé dans des essais cliniques de haute qualité et que les fabricants disposent d’un excellent recul quant au profil de tolérance des nouveaux produits tétravalents récemment mis sur le marché…
[1] Herman E, Chomsky N; La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie; éditions Agone
[2] Weibel D et al. Narcolepsy and adjuvanted pandemic influenza A (H1N1) 2009 vaccines – Multi-country assessment.
Vaccine (2018), https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2018.08.008
[3] DeStefano F, Verstraeten T, Jackson LA et al. Vaccinations and risk of central nervous system demyelinating diseases in adults. Arch Neurol 2003;60:504-9.
[4] DeStefano F, Bhasin TK, Thompson WW, Yeargin-Allsopp M, Boyle C; Age at first measles-mumps-rubella vaccination in children with autism and school-matched control subjects: a population-based study in metropolitan atlanta; Pediatrics. 2004 Feb;113(2):259-66.
[5] August 27, 2014 Press Release, “Statement of William W. Thompson, Ph.D., Regarding the 2004 Article Examining the Possibility of a Relationship Between MMR Vaccine and Autism”, https://legislature.vermont.gov/assets/Documents/2016/WorkGroups/House%20Health%20Care/Bills/H.98/Witness%20Testimony/H.98~Jennifer%20Stella~William%20Thompson%20Statement~5-6-2015.pdf
[6] Dieleman J, Romio S, Johansen K, Weibel D, Bonhoeffer J, Sturkenboom M; VAESCO-GBS Case-Control Study Group. Guillain-Barre syndrome and adjuvanted pandemic influenza A (H1N1) 2009 vaccine: multinational case-control study in Europe. BMJ. 2011 Jul 12;343:d3908. doi: 10.1136/bmj.d3908.
[7] Romio S, Weibel D, Dieleman JP, Olberg HK, de Vries CS, Sammon C, Andrews N, Svanström H, Mølgaard-Nielsen D, Hviid A, Lapeyre-Mestre M, Sommet A, Saussier C, Castot A, Heijbel H, Arnheim-Dahlström L, Sparen P, Mosseveld M, Schuemie M, van der Maas N, Jacobs BC, Leino T, Kilpi T, Storsaeter J, Johansen K, Kramarz P, Bonhoeffer J, Sturkenboom MC. Guillain-Barré syndrome and adjuvanted pandemic influenza A (H1N1) 2009 vaccines: a multinational self-controlled case series in Europe. PLoS One. 2014 Jan 3;9(1):e82222. doi: 10.1371/journal.pone.0082222. eCollection 2014.
[8] Dodd CN, Romio SA, Black S, Vellozzi C, Andrews N, Sturkenboom M, Zuber P, Hua W, Bonhoeffer J, Buttery J, Crawford N, Deceuninck G, de Vries C, De Wals P, Gutierrez-Gimeno MV, Heijbel H, Hughes H, Hur K, Hviid A, Kelman J, Kilpi T, Chuang SK, Macartney K, Rett M, Lopez-Callada VR, Salmon D, Gimenez-Sanchez F, Sanz N, Silverman B, Storsaeter J, Thirugnanam U, van der Maas N, Yih K, Zhang T, Izurieta H; Global H1N1 GBS Consortium. International collaboration to assess the risk of Guillain Barré Syndrome following Influenza A (H1N1) 2009 monovalent vaccines. Vaccine. 2013 Sep 13;31(40):4448-58. doi: 10.1016/j.vaccine.2013.06.032. Epub 2013 Jun 14.
[9] Wijnans L, Lecomte C, de Vries C, Weibel D, Sammon C, Hviid A, Svanström H, Mølgaard-Nielsen D, Heijbel H, Dahlström LA, Hallgren J, Sparen P, Jennum P, Mosseveld M, Schuemie M, van der Maas N, Partinen M, Romio S, Trotta F, Santuccio C, Menna A, Plazzi G, Moghadam KK, Ferro S, Lammers GJ, Overeem S, Johansen K, Kramarz P, Bonhoeffer J, Sturkenboom MC. The incidence of narcolepsy in Europe: before, during, and after the influenza A(H1N1)pdm09 pandemic and vaccination campaigns. Vaccine. 2013 Feb 6;31(8):1246-54. doi: 10.1016/j.vaccine.2012.12.015. Epub 2012 Dec 16.
[10] ECDC TECHNICAL REPORT; Narcolepsy in association with pandemic influenza vaccination; A multi-country European epidemiological investigation; doi 10.2900/63210
[11] Vous verrez dans les articles suivants qu’on a pas fini de rire avec leurs publications, en particulier celles sur le Gardasil.
[12] Girard M; Narcolepsies : la nouvelle campagne de vaccination commence bien…; 26/10/2010
[13] European Medicines Agency updates on the review of Pandemrix and reports of narcolepsy; Press release 23/09/2010; https://www.ema.europa.eu/en/news/european-medicines-agency-updates-review-pandemrix-reports-narcolepsy
[14] European Medicines Agency reviews hypothesis on Pandemrix and development of narcolepsy; Press release 19/10/2012; https://www.ema.europa.eu/en/news/european-medicines-agency-reviews-hypothesis-onpandemrix-development-narcolepsy
rapport VAESCO
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Communiqué sur l’étude frauduleuse de Frank DeStefano à propos de l’absence de lien entre autisme et ROR
[pdf-embedder url= »https://www.aimsib.org/wp-content/uploads/2023/11/image-4042920-20201130-ob-6b8f5e-dr-helene-banoun.jpg.org/wp-content/uploads/2018/10/williamthompsonstatement5-6-2015.pdf » title= »WilliamThompsonStatement5-6-2015″]
L’image d’introduction de cet article est extraite de la base https://pixabay.com/
13 Responses
Deux questions se posent à propos de ces études cas-témoins, indépendamment de la qualité de la collecte des données :
1- Le facteur d’exposition est-il de la forme « avoir été vacciné avec tel vaccin » ou de la forme « la maladie apparaît dans tel délai après la vaccination ». En effet, le test cas-témoins n’est pas du tout adapté pour tester sur des délais comme je l’avais montré ici-même début dans la lettre au Conseil de l’Ordre. Pas du tout adapté mais constamment utilisé …
2- Par contre, le cas-témoin est adapté a priori quand le facteur d’exposition est « avoir été vacciné avec tel ou tels vaccins ». mais a priori seulement car il faut aussi que les données soient suffisamment homogènes. Voici un exemple avec la publication de Marc Tardieu de déc 2007 sur la sclérose en plaques chez les enfants après vaccination hépatite B :
il y avait 42 enfants dont la première atteinte était apparue avant l’âge de 10 ans et dont 10 avaient été vaccinés HB avant cette première atteinte (moins de 24%). Il y en avait 101 dont la première atteinte était apparue à 10 ans et plus dont 70 vaccinés HB, soit plus de 69% . On ne doit pas combiner les données de ces 2 groupes car les écarts sont beaucoup trop importants.
C’est comme si un pièce de 1€ lancée 42 fois était tombée 10 fois sur pile et qu’une pièce de 2€ lancée 101 fois avait donné 70 piles. Peut-on regrouper les résultats afin de chercher une probabilité commune à ces 2 pièces de tomber sur pile ? On peut faire le test de comparaison des moyennes dont le résultat est évident ici sans calculs : au vu de ces résultats, ces 2 pièces n’ont pratiquement aucune chance d’avoir une même probabilité de tomber sur pile. Donc on doit traiter les données séparément, C’est une obligation méthodologique..
Qu’on fait les auteurs ? ils ont cumulé les résultats bien sûr ! Comme il se produit la même chose sur les témoins, ils en arrivent à conclure qu’on peut accepter que la probabilité pour un cas d’avoir été vacciné HB est statistiquement la même que pour un témoin. En réalité, ils ont déclaré égales 2 probabilités qui n’existent pas !!!
CONCLUSION : le résultat obtenu par Marc Tardieu et son équipe en déc 2007, qui fut considéré par les commentateurs « autorisés » comme le résultat principal et qui est qu’il n’y a pas de différence significative entre l’exposition à la vaccination HB des cas et des témoins, et donc que cette vaccination n’aurait joué aucun rôle dans l’apparition de la SEP, n’a en réalité aucune valeur.
Qu’en est-il ici dans ces « études » sur la narcolepsie, de ce point de vue, indépendamment de la qualité pour le moins contestable de la collecte des données ?
Bonsoir.
Pour le papier de Weibel publié dans Vaccine, sauf erreur de ma part, le critère d’exposition est la vaccination – exposition contrôlée sur dossiers médicaux/registres de vaccination/base de données de remboursement d’assurances maladies.
Ensuite l’analyse est découpée en fenêtres temporelles : 1–180 jours, 181 jours–2 ans, et >2 ans avant la date d’index qui est celle du diagnostic (encore une faiblesse méthodologique)
Bien à vous.
Eh bien voilà ! Vous avez d’une part le nombre de cas apparus au cours du premier semestre qui suit la vaccination puis le nombre de cas apparus au cours des 3 semestres suivants, soit une durée 3 fois plus longue (à quelques jours près …). S’il n’y avait pas de lien avec la vaccination, le nombre de cas apparus au cours de ces 3 semestres devrait être 3 fois le nombre de cas apparus au cours du premier semestre, aux variations aléatoires près. On teste alors si l’écart observé est compatible avec des variations aléatoires et cela se fait par une loi de Poisson.
Le test cas-témoins est inadapté dans une telle situation et j’avais expliqué pourquoi ici-même début août : les témoins sont construits à partir des cas ; ils sont du même âge, sexe, proximité géographique, ce qui fait que les témoins associés à un même cas seront vaccinés à peu près en même temps que lui. De plus, il s’agit ici d’une vaccination grippale, donc les vaccinations ont été réalisées à peu près en même temps, en tout cas avec un écart faible par rapport aux délais de 6 mois et au délai suivant. Comme la date final pour définir le délai dans lequel se trouvent les témoins est la date du début de la maladie du cas associé (date index), les cas et témoins associés vont être en phase par rapport aux délais tests : si le cas est dans le premier semestre, ses témoins associés y seront aussi (à quelques exceptions près). Cela neutralise le signal. J’avais donné l’exemple particulièrement spectaculaire de Langer Gould avec 195 cas la première années, 106 les 2 années suivantes cumulées, soit un signal énorme ; 854 témoins la première année contre 508 les 2 années suivantes cumulées, soit aussi un signal énorme ; mais pas de signal en cas-témoins car cas et témoins sont « en phase » : les variations des nombres de cas et de témoins quand on passe de la première année aux 2 suivantes sont statistiquement du même ordre. On pourrait avoir ici le même type de situation. Il faudrait avoir les chiffres pour le vérifier mais c’est a priori possible.
Donc, pouvez-vous avoir les nombres de cas et témoins pour les 180 premiers jours et pour les 3 semestres qui suivent ?
Bonsoir.
Sauf erreur de ma part, ces données ne sont même pas fournies.
« Risk windows for pH1N1 vaccine exposure were any time prior to index date and further split in: 1–180 days, 181 days–2 years, and >2 years before index date. »
Il n’y a aucune autre info.
Bien à vous.
Oui, je ne vois pas non plus, ce qui est un comble et rend cette absence pour le moins suspecte …
Dans la même publication SOMNIA (je dis publication et non étude, nuance …) on trouve ceci à propos de la Suède (3- Results) :
« In Sweden, a previously identified signaling country, IRs increased significantly after the start of its pH1N1 vaccination campaign for children 5–19 years (IRR = 9.01; 95% CI 6.89–11.80) and adults 20–59 years (IRR =1.69; 95% CI 1.46–1.95). From 2011 onwards, narcolepsy IRs
decreased in Sweden (Fig. 2) »
La fig 2 illustrant un pic spectaculaire de l’incidence des narcolepsies pour les 5-19 ans entre 2009 et 2011 en Suède
J’ajoute à mon commentaire précédent que cet exemple suédois des variations importantes de l’incidence de la narcolepsie en Suède montre clairement que ce sont ces variations de l’incidence qu’il faut étudier et que cela ne peut pas se faire en cas-témoins. Les délais successifs, par exemple par années ou par semestre ou par mois selon les cas, constituent LE système de référence adéquat. Aller chercher des témoins pour constituer un autre système de référence qui ne testera pas la même chose, ça ne va pas et ce indépendamment de la qualité du recrutement des cas. On peut donc aussi pointer cette utilisation très systématique et beaucoup trop généralisée du cas-témoins pour étudier de tels problèmes et pas uniquement dans cette publication.
Les auteurs écrivent d’ailleurs (page 6205 du pdf) ; »We estimated incidence rate ratios (IRR), comparing the two latter periods to the pre-pH1N1 period, using Poisson regression. »
Ils pensent donc à tester par Poisson comme on le fait par rapport à des délais alors que le cas-témoins utilise une toute autre méthode qui peut neutraliser des signaux ou, plus exactement, ayant obtenu une absence de signal statistique en cas-témoins, d’en déduire que cela signifie aussi une absence de signal sur les cas, ce qui peut être complètement faux : en effet, il faudrait s’assurer pour cela que les témoins sont neutres par rapport à la chose testée, ce qui n’est pas toujours le cas et l’est rarement quand on teste sur des délais.
Il y a une carence de données publiées qui n’inspire pas confiance, c’est certain. Si je compare à la publication M.Tardieu et all de 2007 dont je parlais ci-dessus, les auteurs indiquent par exemple, non seulement les nombres de cas (143) et de témoins (1122) mais aussi combien sont vaccinés HB (80 et 609) alors qu’on a droit seulement à des pourcentages. De plus, pour les délais ils indiquent combien de cas et de témoins (par ex; 62 sur les 4 premières années ans contre 12 sur les 2 années suivantes etc.
Néanmoins, j’ai commencé à essayer de me débrouiller avec les maigres données publiées. Ainsi, pour les enfants, le tableau 2 indique 150 cas et 1308 témoins pour les 7 pays cumulés. Pour les 3 types de vaccins considérés on a, parmi les cas les pourcentages de vaccinés 18,4 33,1 et 16,3 soit un pourcentage cumulé de 67,8 ce qui fait 101,70 cas. Disons 101 cas vaccinés.
Je fais de même avec les témoins : 2,1+0,8+15,9=18,8% de vaccinés soit 245,9 vaccinés parmi les 1308 témoins. Retenons 246.
On peut alors calculer l’odds ratio soit l’odd pour les cas 101/49 (49=150-101) et l’odd pour les témoins soit 246/1062 (1308-246=1062).
On obtient OR=8,9 qui est donc très élevé; Je ne calcule pas l’intervalle de confiance qui est inutile dans ce genre de question, la valeur théorique de l’odds ratio étant connue (elle est 1). On peut calculer la probabilité d’avoir un écart avec la valeur théorique 1 au moins aussi grand que celui obtenu. Elle est inférieure à 10 puissance -30, ce qui donne un signal énorme, le seuil habituel de signification étant 2,5%;
La borne inférieure de l’intervalle de confiance serait donc très largement supérieure à 1, pour ceux qui auraient absolument besoin de passer par ce détour inutile et beaucoup moins précis. Je n’ai pas programmé son calcul, mais si vraiment vous y tenez et que la probabilité ne vous parle pas, je ferai peut-être un effort !
Ce résultat ne devrait pas trop surprendre quand on compare les taux de vaccinés chez les cas et les témoins. En particulier, 18,3% avec Pandemrix et Arepanrix ASO3 pour les cas contre 0,8 pour les témoins. Par contre, c’est presque équilibré avec les vaccins non adjuvantés (16,3 contre 15,9). En conséquences, le signal devrait être encore plus fort avec Pandemrix et Arepanrix ASO3.
Vous avez lu l’étude – je veux dire la publication – plus en détails que moi. Qu’en pensez-vous ?
Bonjour.
Il y a plein de trucs « louches » dans ce papier, le but de l’article n’était pas de faire un débunking complet, la simple méthodologie consistant à sortir du périmètre tous les pays dans lequel le pandemrix a été utilisé alors que c’était sensé être le principal sujet de l’étude suffit à ridiculiser cet « article ».
Bien à vous.
Oui, ce n’était pas votre objectif car nous avons des formations sans doute très différentes et de ce fait nous ne regardons pas les mêmes choses. Vous observez la collecte des données, ce qui est très important bien sûr, surtout avec des données médicales ; je regarde ce qu’on peut en faire, même en se limitant, par la force des choses, à ce qui en a été publié. La moisson pourrait être plus fructueuse qu’on pouvait le penser car on voit immédiatement sur les pourcentages que les vaccins non adjuvantés de vont pas donner de signal avec 16,3% de cas vaccinés ainsi contre 15,9% de témoins. Par contre, pour les 2 autres, si !
Pour Forcetria-MF59 c’est 18,4% contre 2,1% et pour Pandemrix-Aramperix ASO3 c’est 33,1% contre 0,8%. Regroupons les données pour ces 2 vaccins, soit 51,5% de cas et 2,9% de témoins vaccinés par l’un ou l’autre de ces vaccins. L’odds ratio vaut 35,25 !!! Evidemment, c’est ultra significatif ! Comment les auteurs auraient-ils pu ne pas voir cela ?
Si vous voulez les intervalles de confiance, pour celui de mon précédent commentaire avec OR=8,9, la borne inférieure de l’IC est 6,15 et pour celui-ci avec OR=35,15, la borne inférieure vaut 22,37 !!! Il faut qu’elle soit supérieure à 1 pour assurer le caractère significatif du test selon la norme habituelle. Bon, y’a de la marge !
Ces résultats sont tellement énormes que j’en arrive à en douter. J’me pince ! Je fais une erreur, non, ce n’est pas possible ? D’autres peuvent-ils vérifier ?
En fait, il suffit de comparer les pourcentages de vaccinés chez les cas et les témoins pour se convaincre que ce n’est pas si surprenant. Vous vous rendez compte : 33% de vaccinés chez les cas contre 0,8% chez les témoins ou 51,5% de vaccinés chez les cas contre 2,9% chez les témoins !
QUESTION : expliciter comment les auteurs s’y prennent pour transformer un tel signal en une absence de signal ? Je n’ai pas encore décortiqué le processus.
Bonsoir.
En fait je ne me suis pas plongé dans les calculs de rapport de côtes, cette étude est tellement merdique qu’il n’y en a pas besoin. Il y a une série d’articles à venir sur le gardasil / vaccins anti HPV, les études de cohorte sont tellement nulles dans leur méthodo que là encore, il n’y a même pas le moindre calcul à faire pour les démasquer.
Bien à vous.
J’avais assisté en 2013 au congrès Adelf-Sfsp où un professeur venu du Québec avait décrit la publication réalisée par GSK sur la narcolepsie au Québec après qu’il ait acheté les données :
» Risque de narcolepsie associée au vaccin influenza pandémique adjuvanté 2009 au Québec De Wals Philippe »
sur le site du congrès https://adelf-sfsp-2013.sciencesconf.org/resource/page/id/31
Je ne peux pas rapporter ici ce que l’orateur avait révélé sur cette « étude » (qui mérite bien des guillemets » …
Par ailleurs, je ne suis plus certain que les pourcentages que j’ai utilisés comme 33,1% etc correspondent à des pourcentages de cas vaccinés. Cela correspondrait plutôt aux tests effectués pour assurer la combinaison des données des différents pays incorporés dans cette publication. On constaterait alors que les résultats annoncés par les auteurs sont affirmés sans préciser les données qui sont à leur origine :
« The OR of the restricted period analysis in children ≤18 years of age was 0.80 (95% CI 0.21–3.01) for Arepanrix-AS03 and 4.12 (95% CI 0.99–17.16) for Focetria-MF59. »
Aucune donnée relative à ces tests relatifs à une période limitée et de même pour ces résultats globaux par exemples :
« The OR of the total period analysis in adults was 1.00 (95% CI 0.21–4.81) for Arepanrix-AS03, 0.65 (95% CI 0.14–2.95) for Focetria-MF59, and 0.66 (95% CI 0–3.3) for Pandemrix-AS03 »
Ce n’est pas habituel, fort heureusement. Par exemples les publications Tardieu et Langer Gould précisent les nombres de cas et de témoins vaccinés, y compris relatifs à des durées diverses comme 1 an, 2 ans … 6 ans, ou 14 jours, 30 jours, … Ici rien ! C’est pourquoi j’avais naturellement pensé que cela correspondait aux pourcentages publiés mais avec la mention « pH1N1 vaccination coverage cases [%] »
En ce moment même (15h10) , sur une radio (Europe 1), une personne va témoigner en direct : elle a fait une narcolepsie après un vaccin …
En relation avec les critiques formulées ici sur cette publication, il y a un document intitulé
« Recommandations de déontologie et bonnes pratiques en épidémiologie » version France 2007 réalisé par l’Adelf, Epiter, Aeema et Aderest, des associations en liens avec l’épidémiologie. Le doc ne parait pas copiable, aussi je n’en donne pas d’extraits mais chacun pourra juger par lui-même de l’adéquation de la publication incriminée ici avec la déontologie et les bonnes pratiques.
http://www.epiter.org/spip/IMG/pdf/Recommandations_2_-_Version_finale-France-Aout_2007.pdf
Dans cet ouvrage médical rédigé par un scientifique renommé mondialement pour ses travaux sur l’ immunité ou l’ autoimmunité: « yehuda shoenfeld », vous y trouverez l’ explication et la démonstration scientifique de la causalité de l emmergence de pathologies autoimmunes associés aux adjuvants vaccinaux en particulier le squalene qui fut utilisé sur les soldats de la guerre du golf 1991 (anthrax vaccine 6 doses) , les civils en 2009 (1 dose) avec le H1N1 (pandemrix ,arepanrix ,focetria) et prochainement avec certains vaccins (2 doses) contre le cov-2 – https://www.wiley.com/en-fr/Vaccines+and+Autoimmunity-p-9781118663431