Voici un second article pour lequel le BMJ accorde à l’AIMSIB six mois de parution sur notre site, rédigé par Fiona Godlee elle-même et traduit mot à mot par notre « Vigilant ». Décidément, les effets secondaires (dissimulés) du Pandemrix© n’ont pas fini de faire réfléchir… Bonne lecture.

Article original : A tale of two vaccines, 04 October 2018, BMJ 2018;363:k4152

Fiona Godlee, directrice de publication
fgodlee@bmj.com

 

La confiance du public dans les programmes de vaccination est essentielle à leur succès. L’histoire nous dit que la confiance est facilement sapée par la désinformation, mais cela ne devrait pas empêcher un débat ouvert et éclairé sur les preuves de l’efficacité et de la sécurité des vaccins.

Peter Doshi raconte l’histoire de deux vaccins mis à disposition rapidement par GSK en 2009, dans la crainte d’une pandémie de grippe (doi:10.1136/bmj.k3948). Il existait des rapports internes préliminaires de sécurité indiquant un taux plus élevé d’événements indésirables graves enregistrés avec l’un des vaccins, Pandemrix, mais ces rapports n’ont pas été activement communiqués au public, et le vaccin a continué à être promu jusqu’à la fin 2010.

Des cas d’événements indésirables graves, à savoir des cas de narcolepsie, font actuellement l’objet de poursuites judiciaires contre GSK et les organismes de santé publique, ce qui permet de mettre en lumière de nouveaux éléments. Mais pourquoi, demande Doshi, le public n’a-t-il pas été alerté ?

Dans les commentaires à l’enquête de Doshi (bmj.com/content/362/bmj.k3948/rapid-responses), GSK et les régulateurs britanniques et européens affirment que des informations pertinentes ont été partagées, au moins entre eux, et ont également été rendues publiques sur leurs sites Web. Mais il a fallu des poursuites judiciaires pour que les rapports de sécurité internes de GSK soient révélés et un investigateur assidu, Tom Jefferson, pour étudier et comparer les taux d’effets indésirables. Ce faisant, il est « tombé de sa chaise », tant les différences entre les vaccins de GSK étaient frappantes. Un avocat impliqué dans l’action en justice aurait déclaré: « Toute personne envisageant de prendre le vaccin Pandemrix serait susceptible, si elle recevait ces informations, de ne pas choisir… cette vaccination ».

Doshi indique clairement que les informations disponibles ne démontrent pas la causalité. Mais cela aurait dû justifier une enquête urgente à l’époque et le mérite encore maintenant, dit-il. Il pense que cette affaire soulève de grandes questions sur la transparence. Quand les responsables de la santé publique ont-ils le devoir d’avertir le public des éventuels dommages détectés grâce à la pharmacovigilance ? De quels détails le public devrait-il être informé et qui devrait les fournir ?

D’autres commentaires adoptent ce refrain (bmj.com/content/362/bmj.k3948/rapid-responses). Allan Cunningham, pédiatre à la retraite, affirme que dans un trop grand nombre de cas, les systèmes de notifications d’événements indésirables ne sont que des systèmes de façade qui ne donnent que l’apparence d’une surveillance de la sécurité. L’infirmière à la retraite Wendy Stephen demande ce qu’il peut bien rester de la notion de consentement éclairé, d’autant plus que la décision rendue dans l’affaire Montgomery au Royaume-Uni exige que les personnes disposent de toutes les informations dont elles ont besoin pour prendre une décision pleinement informée (doi:10.1136/bmj.h1414). Elizabeth Hart cite un rapport spécial de Reuters sur les problèmes rencontrés par les chercheurs qui se sont interrogés sur la sécurité des vaccins. Et sur la question épineuse de savoir si soulever ces problématiques fait plus de mal que de bien, Jefferson conclut que « la non-réponse et la dissimulation sont des cadeaux pour ceux qui sont idéologiquement opposés aux vaccins et à leur utilisation ».

Le spectre d’Andrew Wakefield ne devrait pas nous empêcher de faire l’objet d’un examen minutieux et de la transparence en matière de sécurité des vaccins.


Translated by permission from BMJ Publishing Group Ltd.

BMJ takes no responsibility for the accuracy of the translation from the published English original and is not liable for any errors which may occur. No responsibility is assumed, and responsibility is hereby disclaimed, by BMJ for any injury and/or damage to persons or property as a matter of product liability, negligence or otherwise, or from any use or operation of methods, products, instructions or ideas presented in the original content.

Crédit photo : https://www.bmj.com/about-bmj/editorial-staff/fiona-godlee

Auteur de l'article :

Lire tous les articles de

Aller au contenu principal