En réponse à votre message du 15 juin et à votre souhait de recueillir des témoignages de patients et médecins, vous trouverez ci-dessous un résumé des évènements m’ayant concerné.
Profil :
64 ans, 1m82, 77 kgs, sportif (vélo, course à pied, randonnée pédestre)
Antécédents ayant eu un impact sur ma santé : tabac durant trois décennies, stress professionnel important et prise d’AINS (voltarene 75 lp ces dernières années) depuis l’âge de 26 ans.
Chronologie des évènements :
8 /11/2011 : en vacances en Ardèche, je me suis rendu aux urgences de l’hôpital d’Aubenas (pour un violent mal de dos et une fièvre+malaise que je croyais dûs à la spondylarthrite ankylosante dont je suis atteint depuis l’âge de 26 ans. Après ecg, un infarctus est détecté. Après réalisation d’une thrombolyse je suis acheminé par hélicoptère au chu de Nîmes.
Deux sténoses estimées à 90 % (iva proximale et coronaire droite) font l’objet de la mise en place de deux stents (actif et nu)
Une longue sténose sur iva2 estimée à 80 % n’est pas traitée.
Sortie du chu avec le traitement suivant :
– effient + kardegic 75, 1/jour
– ramipril 2,5. 1/jour
– Aldactone 25, 1/jour
– Cardensiel 2,5, 1/jour
– Tahor 80, 1/jour
Rééducation effectuée en février 2012 en région parisienne.
A l’issue de cette rééducation, j’ai commencé à ressentir une grande fatigue générale ainsi que des crampes nocturnes qui m’empêchaient de dormir. J’avais pris scrupuleusement les médicaments qui m’avaient été prescrits sans m’inquiéter réellement de leurs effets secondaires faisant toute confiance aux sachants. (Cardiologues en tête, médecin traitant ensuite)
Entre février et juin 2012 :
Après avoir consulté mon médecin traitant et évoqué fatigue et douleurs musculaires et en raison d’une tension artérielle trop basse (9,5) rdv est pris avec le cardiologue qui supprime le Ramipril.
Ma tension artérielle remonte à son niveau habituel mais les douleurs nocturnes et une fatigue perpétuelle persistent. (Je ne dors pratiquement plus la nuit et ne fais plus rien -surtout plus de sport- la journée.)
Au cours de cette période, je commence à rechercher sur le net, des informations sur les possibles effets secondaires des médicaments qui me sont prescrits. C’est ainsi que je découvre ne pas être le seul à souffrir de douleurs musculaires nocturnes et de grande fatigue physique. Je tombe également sur une interview de M. De Lorgeril qui évoque justement l’inefficacité des statines et leurs effets délétères. ( j’ai lu depuis trois de ses livres et notamment celui traitant du cholesterol.)
Mon cardiologue d’Ile de France, revu en fin de premier semestre, décide après un débat assez court et dénué d’animosité, de me supprimer le Tahor 80.
A la suite de l’arrêt de ce traitement, les douleurs et la fatigue cèdent assez rapidement et je peux reprendre progressivement un entraînement sportif exclusivement en endurance. (Vélo d’appartement et footing au début, vélo de route, vtt, et course à pied ensuite) à raison de trois ou quatre séances hebdomadaires. Ce mode d’entraînement n’a jamais été interrompu jusqu’à ces derniers jours.
Fin 2012 : je quitte la région parisienne et m’installe en Ardèche.
Recherche d’un médecin traitant et d’un cardiologue que je trouve assez rapidement. (Pas tout à fait au hasard mais sans beaucoup de renseignements non plus)
Les contacts sont bons. Je passe avec succès examens et tests à l’effort, mais le sujet des statines est abordé rapidement au vu de mon cho ldl compris entre 1,80 et 1,90 grammes.
La discussion avec le médecin traitant se passe bien et il n’insiste pas. Il me paraît faire le service minimum et ne semble pas lui-même convaincu de la nécessité de me prescrire des statines. Le cardiologue essaie lui, de me convaincre de tester une statine différente du Tahor ( « on se doit d’essayer une autre statine si la première n’a pas fonctionné ») et écrit un courrier en ce sens à mon médecin traitant.
Lors d’un rdv ultérieur avec ce dernier, je réitère mon refus de tout traitement visant à abaisser mon cholestérol ( statines, ezétrol ou levure de riz rouge). Mon médecin traitant n’insiste pas et m’encourage à poursuivre mes activités sportives et mon hygiène alimentaire.
À ce moment, je n’ai plus comme traitement que :
Il peut m’arriver de commettre un excès de temps à autre : repas au restaurant une fois par mois, charcuterie corse à l’occasion de vacances mais en faible quantité.3
Les choses en restent là jusqu’au 4 juillet 2016 où, à l’issue d’une sortie facile en vélo de deux heures, je ressens une douleur assez forte au niveau de l’estomac ainsi qu’un serrement au niveau de la cage thoracique + douleurs dorsales.
Je me rends aux urgences de l’hôpital d’Aubenas. Ecg normal mais troponine à 24 puis 52 trois heures après. Je suis hospitalisé en observation et surveillé par télémétrie. On me donne durant cette hospitalisation de quatre jours, du plavix et de l’Amlor. Le bisoprolol est lui, supprimé en raison d’une bradycardie constatée depuis plusieurs mois. (Rythme cardiaque en dessous de 30 battements, la nuit) Le taux de troponine stagne autour de 30. Le Voltarene 75 lp (spa) est également supprimé et remplacé par deux grammes de paracétamol par nuit.
Concrètement, les courriers adressés à mon cardiologue et à mon médecin traitant mentionnent donc la nécessité de me prescrire des statines . Je repars ainsi avec une ordonnance de Crestor 5mg/2fois par semaine et un ezétrol 10mg/jour que je ne prendrai pas. (outre le plavix, kardegic et ramipril)
Mon ressenti :
Si le rôle du cholestérol n’est jamais remis en cause, les effets délétères des statines sont admis. (Mais rares…) Le pouvoir exorbitant de l’industrie pharmaceutique et les tests biaisés sont également admis à demi-mot. …. Mais il faut quand-même les prendre parce que « c’est votre vie qui est en jeu… » Et que » vous êtes à la limite de l’hypercholestérolémie… » et, dernière tentative « faites-moi plaisir, essayez au moins…. » Et lorsque l’on évoque les quelques voix s’élevant contre la théorie du cholestérol et les dangers des statines, on a droit en retour à des réactions de ce genre : « il ne faut pas tomber dans le complotisme « , « pas très compétent… », » livres à vendre… »,
En bref, c’est l’omerta généralisée à toute une profession. Le patient, lui, doit affronter sa maladie et les angoisses qui vont avec, chercher des solutions par lui-même, subir pression et culpabilisation de la part du personnel médical et devenir militant de sa propre cause.Voilà, c’est sans-doute raté pour un résumé succinct, mais difficile de faire moins, sachant que j’ai passé sous silence de nombreux épisodes. Les noms des hôpitaux et villes cités, n’ont aucune importance. C’est pareil partout. Je suis évidemment à la recherche d’un cardiologue à l’écoute, dans ma région ou au delà. (Gard, Drôme, Vaucluse, Rhône…) Entre autres raisons, je me suis aussi inscrit à l’Aimsib avec cet espoir….
11 Responses
Cher ami. Vous dîtes : » Je n’en veux à aucun membre du corps médical mais je sens bien qu’il s’agit d’un sujet tabou et que personne ne veut prendre le risque d’être hors du système, ce que j’arrive à comprendre. » Eh bien moi je ne les comprends pas ! Ils REFUSENT à quelques exceptions près de s’informer objectivement lorsque par quelque hasard ils le font et comprennent, ils ne veulent surtout pas s’engager. Pourtant ils sont comptable en premier devant leurs patients des soins ou simples conseils qu’ils leur donnent ( vendent). Le métier de médecin est difficile, je sais, mais comme dans d’autres ils faut savoir sortir de l’ornière.
Si vous avez lu mon témoignage sur ce site ( ou mes commentaires sur le Blog Info) vous pourrez noter que j’aurais pu avoir le même parcours que vous sauf que je n’ai pas eu d’infarctus ni de pose de stent. La coronaire droite entièrement calcifiée m’a valu 10 ans de statines, de Kardegic de Bisoprolol at autres merveilles pour finir par me bousiller en grand partie ma santé par les abominables effets secondaires, dont les plus dangereux sont les F.A.
Depuis maintenant 4 ans que je me suis mis à suivre les conseils du Dr MdL, presque tout va mieux ( diabète à surveiller et que je maîtrise, F.A fantomatiques , quelques nevropathies des pieds…) j’ai jeté mes médocs à la poubelle, cure journalière d’ail, de co Q10, et exercices physiques à outrance, j’ai retrouvé une forme Olympique et une TRES bonne santé générale.
Alors je vous souhaite de bien lire ( » Prévenir l’ infarctus et les accident cardiovasculaires » du même MdL) et de faire votre choix sur ce qui vous est vraiment nécessaire dans votre traitement et de garder un bon cap. Amicalement, un survivant;
Je ne me suis sans-doute pas très bien exprimé et je tiens juste à préciser que « comprendre » le système dans lequel évolue la majorité des toubibs ne veut pas dire que je les excuse. J’arrive assez vite à faire la différence entre les statinophiles convaincus et les autres. Généralement, on sait assez vite pour la première catégorie. (En allant voir leurs conflits d’intérêts…) Concernant les autres, il est vrai que je m’interroge : paresse intellectuelle, désir de ne surtout pas se faire remarquer, peur… J’avais observé ces types de comportements dans le secteur tertiaire lorsque je travaillais, mais je n’imaginais pas que cela soit pareil dans le milieu de la médecine. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais plus jamais voir un toubib l’esprit tranquille et j’y vais aussi dans le souci de me protéger d’eux, ce qui est un peu paradoxal…
Pour le reste, je fais la même chose que vous : diète méditerranéenne, sport sans modération, strict minimum pour les médocs (plavix et Kardegic obligatoires à cause des stents, paracétamol pour une SPA) et co Q10 depuis deux mois.
Bon courage à vous et merci encore de votre commentaire.
Votre article n’est pas trop long et il illustre parfaitement le parcours difficile d’un patient qui ne suit pas docilement les recommandations. Vous avez tout de même rencontré beaucoup de médecins compréhensifs et je pense que c’est en grande partie grâce à votre discours argumenté et bienveillant. Malgré cela, beaucoup restent fermés à toutes discussions.Les médecins sont inondés d’articles qui leur donnent raison. Lorsqu’on découvre qu’un auteur est ou a été directeur, partenaire, employé, conseillé, consultant ou mandataire de 13 labos, cela n’éveille pas les soupçons, mais l’article paru dans le BMJ qui remet en cause la théorie du soi disant mauvais cholestérol (voir sur le site du renard) est forcément biaisé (c’est du vécu). Difficile d’admettre qu’on a pu être trompé tant d’années..Quant aux effets secondaires, ils sont le plus souvent minimisés ou même niés.Alors que penser des médicaments, qui nous sont prescrits, aux prix souvent exorbitants? Nous ne sommes pas médecins et nous avons besoin de leur savoir. Il faut retrouver une confiance mutuelle et cela passe forcément par l’écoute. Merci pour votre témoignage et bon courage!
BRAVO 🙂
0 Statines = 100% de soi même !
5,10, 30% de statines et on ne sera plus soi même.
car moi aussi je suis passé par la même expérience
Chaque chose en son temps, je raconterais aussi mon histoire,
pour l’instant je ne suis pas prêt car elle pourrais faire un cas d’école.
Aujourd’hui je vais très bien, le 31/07/2016 date importante pour la suite.
Un grand MERCI à Michel DE LORGERIL et à Henry JOYEUX ,…
car ils sont Grand.
MERCI encore .
Merci pour tout.
Du fond de mon CŒUR je vous remercie.
ZED
en lisant vos missives différentes et tellement ressemblantes dans l’histoire de votre , de notre parcourt , j’avais la sensation de retrouver les étapes que j’ai suivi et que je vis encore , bien sûr! mais comment faire? moi aussi j’ai adhéré pour trouver un cardiologue qui répond à mon besoin de soins , pour continuer à vivre debout. au minimum qu’il consent à me soigner, sans m’obliger à me détruire ma santé. mon cardiologue est particulièrement insistant sur la prise de statines, ^son insistance me donne l’impression que si j’arrêtai qu’il ne me prendrai plus en consultation et je ne sais pas comment faire pour en trouver un qui se comporterait différemment! c’est particulièrement blessant, de vivre notre situation déjà difficile (encore que moi je n’ai pour l’instant, pas à me plaindre) mais je ne veux pas servir de chair à pognon pour les laboratoires pharmaceutiques! j’espère pour chacun de nous que nous serons entendu! moi j’habite en Bourgogne mais je suis prêt à me déplacer pour mes consultations!
Bonsoir Alain,
Adhérer à l’asso pour trouver un cardio ? Je pense que ce n’est pas le rôle de l’asso et je pense ce n’est pas le bon endroit ( à mon sens), car il n’y a pas de bon ou de mauvais cardio, l’important c’est le patient, c’est nous qui dirigeons et gérons notre propre vie.
Réduire ou arrêter complètement les statines ne se fait pas du jour au lendemain.
Cela se fait étape par étape.Les conseils de votre cardiologue font partie du protocole et croyez moi ils sont nécessaires.
L’hygiène de vie,( pas de tabac,fini les apéro monstres et les grandes bouffes…), le sport de façon régulière, une bonne alimentation (régime méditerranéen par exemple, nourriture bio de saison), tout cela fera baisser votre taux de cholestérol ( le mauvais, car le bon va augmenter…) donc plus besoin de prendre des statines puisque tout va bien ! 🙂
Et vos analyses conforterons votre cardiologue et votre test à l’effort ainsi que votre ECG seront celui d’un sportif.
Mais pour cela, il faut être sérieux et il faut du temps.
Voilà mon Cher ALAIN, la meilleure façon de se soigner c’est de savoir écouter son corps et avoir confiance en soi.
Votre Cardio est l’ami de votre coeur, il ne lui veux que du bien, le reste de votre corps a aussi besoin de vous.
Bon courage et prenez soin de vous Alain.
ZED
Bonjour à tous.
J’ai fait « un problème cardiaque il y a maintenant 7 ans » et tout comme vous on m’a prescrit des statines, que j’ai pris sans sourcilier, et quand j’ai décidé de reprendre la course à pied « mon tour de taille commençait à me faire peur », de violentes douleurs lors de mes footings sont survenues, plusieurs rendez vous chez mon médecin et mon cardiologue et ils ne m’ont rien dit à propos des statines, c’est mon ami internet qui m’a renseigné, mais comme je suis prudent j’ai revu mon médecin, lui même coureur à pied et là on en a parlé. D’un commun accord, j’ai arrêté, en faisant quand même attention à mon alimentation, ma cardiologue mise devant le fait accompli, n’a rien trouvé à redire. Je me suis inscrit dans une salle de culture physique et un grand bonheur pour moi, je recours sans douleur « quelques freins quand même, Vérapamil et Ramipril » mais je cours.
Bonjour,,
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai eu maille à partir avec les statines après un infarctus il y a 2 ans et un quadruple pontage dû à un rétrécissement des artères (je n’ai jamais eu de cholestérol)…. mais il vaut mieux prévenir que guérir disent tous les médecins….
Donc aujourd’hui je ne peux plus faire aucun effort, fatigué sans cesse, à la limite de la dépression.
J’ai décidé de tout arrêter, mais quels sont les risques alors que je n’ai jamais eu de cholestérol auparavant.
Merci de votre réponse.
Bonjour,
Déjà bas au départ, votre taux de cholestérol est désormais devenu HYPER BAS, vous privant ainsi d’une molécule vitale pour votre vie, vos muscles, votre cerveau…
C’est sans aucun doute l’explication de la gravité de vos nouveaux symptômes, lesquels vous détruisent à petit feu.
Alors arrêter les statines ? Oui de toute urgence si vous voulez, progressivement, récupérer.
Quels sont le risques de l’arrêt ?
Aucun, car jamais ces médicaments n’ont démontré une baisse de la mortalité globale après un infarctus, les assertions contraires étant pure propagande.
phil
A lire sur le sujet :
https://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/les-maladies/le-cholesterol/dr-de-lorgeril-l-pourquoi-les-statines-inefficaces-contre-un-premier-infarctus-le-seraient-contre-un-second-r-
Bonjour,
Il faut savoir au préalable que toute personne vous conseillant publiquement d’arrêter votre traitement est susceptible de de poursuites judiciaires (du genre : plainte pour non-assistance à personne en danger), aussi vous ne risquez pas de recevoir – dans ce domaine – pléthore de recommandations.
Sauf que…
Sauf que l’AIMSIB a été créée pour ça : pour lutter contre le terrorisme médicale, sa marchandisation, et – disons-le – la corruption.
Aussi me risquerai-je à vous donner sur ce site un conseil iconoclaste, mais qui pourrait – excusez du peu – vous permette de continuer à vivre.
Tout d’abord le cholestérol : on s’en fout (et d’ailleurs ça tombe bien puisque le votre est bas).
Mais au fait est-ce qu’on s’en fout vraiment ?
Et bien non on ne s’en fout pas du tout dans votre cas, mais pas dans le sens qu’on vous a enseigné :
Déjà bas au départ, votre taux de cholestérol est désormais devenu HYPER BAS, vous privant ainsi d’une molécule vitale pour votre fonctionnement musculaire, cérébral, et votre fonctionnement en général.
Ceci pourrait bien être l’explication de la gravité de vos « nouveaux symptômes », lesquels vous tuent à petit feu, vous ôtant tout goût de vivre.
Alors arrêter les statines ? Oui de toute urgence si vous voulez, progressivement, récupérer.
Quels sont le risques de l’arrêt ?
Aucun, car jamais ces médicaments n’ont démontré une baisse de la mortalité « globale » après un infarctus (ni avant d’ailleurs, mais ce n’est pas notre sujet), les assertions contraires sont des mensonges éhontés.
Je ne sais pas si le site pourra éditer mon message mais je le souhaite, voyant en vous un « collègue » dont la souffrance inutile me révolte, une de ces nombreuses victimes que l’aimsib a pour but d’aider.
Tenez-nous au courant bachiri
phil
Article de référence :
https://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/les-maladies/le-cholesterol/dr-de-lorgeril-l-pourquoi-les-statines-inefficaces-contre-un-premier-infarctus-le-seraient-contre-un-second-r-