Cher Boléro,
je m’adresse à toi en tant qu’expert reconnu de l’élevage laitier, pourrais- tu s’il te plait nous décrire l’évolution de l’alimentation des vaches laitières de 1970 à nos jours.
bien à toi
Sylv
chère Sylv,
C’est surtout la question à ne pas poser à un expert !!!!!!
Car c’est toujours très difficile à un expert de répondre à une question simple. … qui en fait ne l’est pas pour lui.
Je m’explique : la vache laitière de 1970 n’est pas du tout celle de 2015 : la génétique et les évolutions technique …. Et économiques sont passées par là !
La vache de 1970 était d’un gabarit plus réduit (400 à 550 kg – contre 650 à 700 aujourd’hui) et produisait beaucoup moins de lait par lactation (/an) : 3 500 à 4 500 l contre 7 000 à 10 000 aujourd’hui.
Par ailleurs la demande a évolué : beaucoup moins de TB (matières grasses) et si possible autant de matières protéiques (TP). Enfin, les systèmes 1970 étaient très basés sur les cycles naturels .. en particulier de la disponibilité fourragère et en particulier de l’herbe pâturée. Les vêlages se passaient plutôt en fin d’hiver / printemps ce qui permettait d’avoir des vaches dont les besoins alimentaires maxi (environ 2 mois après le vêlage = « pic de lactation ») se situaient au printemps, période correspondant à la pousse maximale de l’herbe (en quantité mais aussi en qualité).
Faute de pouvoir tout maitriser … l’homme s’était adapté aux cycles de la nature.
Le problème est que la société demandait plus de produits … et des produits tout le temps. Les laiteries ont donc incité les éleveurs à dessaisonner / étaler leur production … Les évolutions techniques (ensilage, utilisation des tourteaux peu couteux car à l’époque considérés comme des sous-produits de l’huilerie) le permettaient … et on a donc petit à petit « rationnalisé » (artificialisé) la production.
Les vaches ont, de par la génétique mais aussi la meilleure maitrise de l’alimentation augmenté leur production (environ 2% / an) … et ont changé aussi « de look » (plus de taille, de volume de cage thoracique … et de capacité d’ingestion). Mais l’augmentation de la capacité d’ingestion a été plus faible que l’accroissement des besoin pour couvrir les besoins de production. Il a donc fallu utiliser des aliment « plus riches » : d’abord au niveau des fourrages (maïs mais aussi ensilage d’herbe qui permet de récolter à une période plus précoce, même si le temps n’est pas au beau … alors que pour faire du bon foin, il faut 2 à 3 jour de soleil). Il a aussi fallu utiliser plus de concentrés (énergétiques = des céréales et azotés = des tourteaux).
Voilà … je ne réponds pas tout à fait à tes questions … mais j’espère que ça fera avancer le schmilblick
amitiés à tous les membres de l’association:
boléro
6 Responses
Juste deux 3 petites remarques si vous le permettez :
– Vous dites que la société demandait plus de produits, je dirais que c’est l’industrie laitière qui proposait plus de produits, même contre nature, pour plus de profits.
– Vous oubliez que l’alimentation « améliorée » aux totaliments à la farine animale avec les conséquences que l’on sait;
– Et maintenant les animaux génetiquements modifiés qui ont déjà été introduits dans l’élevage des bovins et là tout est en train de se faire.
Amicalement.
Effectivement quand je parle de vache folle et de compléments protéinés c’est bien des « totaliments » dont il s’agit mais je crois que « Totaliment » est une marque parmi d’autres ; dans cette phrase sur la vache folle on peut remplacer le ‘on’ par ‘l’industrie agro-alimentaire’ pour être plus précis et sans accuser une marque en particulier.
Je n’ai pas dit que ‘la société demandait plus de produits’ mais l’homme prométhéen et la folie de toujours vouloir gagner plus.
Je n’ai pas insisté sur le côté génétique car il est déjà bien abordé dans l’article.
Bien amicalement et unis dans la lutte (comme nous disions il y a une cinquantaine d’années 🙂 )
Effectivement, j’ai peut-être employé à tort le terme « totaliment » qui était une marque, mais pour avoir travaillé dans ma jeunesse (durement comme « ripeur » entre autre) dans le milieu agricole ( coopérative de production et de distribution) j’a porté et transporté des centaines pour ne pas dire des milliers de tonnes de ces granulés, pour les cochons, le vaches, les chevaux, les lapins, les poulets … ( tous en étaient atteints…) dont la plupart étaient fabriqués à partir de farines animales – savez vous par ex; que les malheureux chiens et chats morts de maladies (cancers, leishmaniose etc…) et autres cadavres destinés à l’ équarrissage , étaient retraités en farines animales que je transportais par sacs en, papier jusqu’au producteur d’aliments pour animaux ( je ne dirais pas le nom, la marque existe encore je crois…) . On ne faisait pas de distinction entre les marques, on disait » des sacs de « totaliments ».
Et on a « bouffé » pendant des décennies de la « bonne viande » d’animaux bovins bodybuildés … même moi sans en être conscient réellement.
Tout aussi amicalement et avec toute mas considération pour vos explications expertes.
Je vais transmettre votre commentaire à Boléro ,dont j’ai respecté le texte.
Merci pour cet excellent article qui éclaire bien le contexte dans lequel l’homme prométhéen s’est éloigné de l’idée de se conformer à la nature.
Cette transformation du lait a eu -entre autres- deux conséquences désastreuses :
1/ La chute de le teneur du lait en Oméga 3.
2/ La maladie de la vache folle : eh oui ! Comme le lait ainsi produit (ou fabriqué ?) ne contenait pas assez de matière protéique pour la fabrication du fromage on a apporté de compléments protéinés aux vaches … et on n’a rien trouvé de mieux que d’ajouter des protéines de vache !
Voilà où nous mène la folie de toujours vouloir gagner plus au lieu de vivre au rythme de la nature !
Bonne semaine à tous !
Le terme renégat 3 (pseudobiologique) au lieu de
LINOLÉNIQUE ou tri-insaturé (notion de première) me fait bondir car il vise [depuis 30 ans (à l’initiative de cuistres australiens doublement nuls)] à impressionner, inférioriser, le consommateur afin qu’il renonce à assurer la valeur 5 (2,5 si maladie) entre les 2 acides gras LINOLÉIQUE (ou di-insaturé) et (alpha)linolénique, les 2 ESSENTIELS (les Burr 1930) de sa ration journalière de 20g/j [au grand dam du lobby du gras colonial qui en a d’ailleurs fait disparaître les noms des étiquettes bios en 2019 (sous le regard détaché de tous nos grands philanthropes)].
Forcément, leurs 2 ou 3 insaturations sont absolument nécessaires pour la synthèse physiologique (par polymérisation enzymatique, eh les pédants) de la dizaine de sortes de membranes de nos cent mille millards de cellules de 250 sortes.
Les 2 fesses grecques sont d’autant plus ridicules (j’y ajoute la crotte d’un iota souscrit) qu’un anti-inflammatoire naturel estomaquant, l’acide gammalinolénique, donc tri-insaturé, est delta 6 [en nomenclature internationale (grotesquement inutile ici puisque nous ne sommes pas en train de tripoter des cascades enzymatiques (désignées par la position, sans autre importance, de leur dernière double liaison).
Flagrant délit de mot ennemi dissuadant mon peuple (comme je dis) de garder ses affaires en main.
Comme je le dis aussi, le vocabulaire est le premier à épurer pour défendre les autres. Qui fera cet effort ici ? Si prohibitif que cela ?