Quel rapport entre la crise du Covid-19 et le paludisme? Cette solution commune, miraculeuse, que constitue l’élaboration d’un vaccin salvateur. En Afrique la recherche vaccinale antipaludisme a énormément progressé et pourrait préfigurer ce qui nous attend avec le vaccin anti-SARS-CoV-2. Bienvenu dans un monde sans foi ni loi, systématiquement voué aux résultats catastrophiques. Bonne lecture. 

Vite un vaccin, enfin nous aurons la solution

Lors de toute épidémie ou pandémie, revient l’espoir d’un vaccin miracle: Nous pourrons tous subir l’administration de la potion magique et enfin revivre pleinement nos vies d’avant.

Aujourd’hui, les experts vaccinalistes ironisent sur les sceptiques et prudents de la vaccination miraculeuse. Ils disent :

– « on ne les entend plus maintenant les anti-vax, ils voudraient l’avoir pour eux et tout de suite ce vaccin qui nous manque tant aujourd’hui ! »

Laissons la guéguerre pro-vax/anti-vax à ceux qui n’ont rien d’autre à penser.

La crise du COVID-19 en ce printemps 2020 est une illustration exquise de ce phénomène d’exaltation vaccinale. Il faut d’urgence calmer les angoisses populaires et décrire un avenir qui sera serein : l’activité économique va reprendre, les jeunes vont retourner dans leurs classes et amphithéâtres et grâce aux vaccins, nous allons triomphalement éradiquer le COVI 19.

Partout, les industriels du vaccin – les grands prospères et les petits impatients : plus de 100 programmes de recherche supposés sérieux sont en cours, dit-on – se sont lancés dans une course effrénée aux vaccins miraculeux anti-COVI 19. Non seulement plusieurs vaccins sont annoncés mais les délais pour leur commercialisation (principal objectif) ne se comptent au pire qu’en quelques mois parmi les moins optimistes.

Ce serait magnifique si c’était crédible. Nous serions heureux si ce miracle vaccinal survenait !

Il suffit pourtant de posséder une culture minimale de la médecine des vaccins et d’un peu de mémoire vive pour comprendre qu’un nouvel épisode des Illusions perdues de la Comédie humaine risque d’être écrit en la circonstance. Honoré de Balzac nous aurait gratifié d’un chef d’œuvre d’ironie tant le spectacle est multicolore et polyphonique pour un observateur de nos mœurs sociaux.

Il suffit pourtant de lire les Livres successifs de la collection « Vaccins et Société » de notre collègue le Dr Michel de Lorgeril, pour comprendre qu’il n’y a jamais eu et qu’il n’y aura jamais de vaccin miraculeux ; contrairement aux affabulations de quelques experts acculturés et donc très médiatisés.

Il suffit pourtant d’examiner l’histoire récente des maladies transmissibles – avec de nouveaux agents infectieux [HIV-sida, Ebola, Zika, Chikungunya, Dengue, Borrélioses…) – pour ajouter plusieurs bémols à la douce mélodie voulant faire croire que la technologie des vaccins va apporter des solutions miraculeuses à la crise du COVID-19.

Il est à craindre, hélas, que l’optimisme écervelé qui caractérise l’époque à propos d’un vaccin anti-COVID rejoigne la désobligeante liste des espoirs vaccinaux déçus.

La médecine des vaccins

Espérons que nous nous trompons.

Il est toutefois un aspect de la médecine des vaccins – recherche et développement – pour lequel nous serons intransigeants, c’est la validité des données scientifiques et le respect absolu de l’éthique de la recherche médicale telle qu’elle a été édictée avec les dix critères du Code de Nuremberg.

Pourquoi ce rappel et pourquoi maintenant ? Pour trois raisons !

  • parce que la crise du COVID 19 a révélé chez nos universitaires, académiciens et médecins de terrain – notamment parmi les plus bruyants dans les médias – une inquiétante propension à ignorer les principes fondamentaux de la recherche médicale: principes scientifiques et règles éthiques ;
  • parce que des alertes multiples nous font craindre que cette ignorance puisse conduire à des comportements qui pourraient rappeler la barbarie d’une autre époque ;
  • parce que les autorités sanitaires nationales et internationales (notamment l’OMS) s’avèrent non seulement incapables de contrôler (empêcher) ces dérives technologiques mais parfois y participent.

Mosquirix ©, l’anti-modèle absolu

Pour illustrer ces alarmantes observations, un exemple très actuel est celui du vaccin contre le paludisme en cours d’expérimentation en Afrique.

Ces procédés malencontreux rencontrés en Afrique pourraient être reproduits chez nous avec les vaccins contre le COVI 19 sous prétexte de l’urgence sanitaire.

Soyons brefs. Jusqu’à récemment, le vaccin contre la malaria – les anglophones utilisent le mot « malaria »  plutôt que paludisme – développé par l’industriel GSK  ne faisait pas parler de lui. Les résultats encourageants d’essais cliniques publiés en 2012 et 2015 laissaient indifférents les observateurs impartiaux. En effet, les protocoles mis en place suscitaient le scepticisme, l’absence de double aveugle notamment interdisant toute conclusion hâtive.

Plus problématique, le recueil des données sur le terrain, la constitution de la base de données, les analyses statistiques et leur interprétation étaient totalement sous le contrôle de GSK, façon de faire archaïque.

L’ensemble de ces résultats étaient donc d’une faible crédibilité en termes d’efficacité clinique et enfin des signaux de toxicité avaient été mis à jour.

La première alerte sérieuse concernant ce vaccin date de Janvier 2020 par un article anodin du British Medical Journal. Les auteurs sont des épidémiologistes expérimentés, ils connaissent bien l’Afrique pour y avoir longtemps travaillé et ne peuvent être suspectés du moindre sentiment anti-vaccin.

Que dit cet article ?

Il dévoile les effets adverses du vaccin de GSK que nous avions un peu négligés en 2012 et 2015, faute de les avoir recherchés avec acharnement dans les rapports plus ou moins confidentiels échangés entre l’industriel et diverses autorités sanitaires dont l’OMS et l’Agence Européenne du Médicament.

Nous n’allons pas énumérer les arguments développés par les auteurs, seulement résumer le principal message. Il s’agit d’une étude conduite par des investigateurs de l’OMS chez des enfants africains avec le vaccin anti-malaria de GSK. Apparemment, le but principal était de clarifier cette question des effets adverses du vaccin révélés par de faibles signaux dans les études précédentes.

L’étude est gigantesque et concerne 720,000 enfants. Il y a un groupe témoin mais pas de tirage au sort. L’essai est planifié pour durer 50 mois mais, le double aveugle ayant été à nouveau négligé, les investigateurs ont rapidement eu des remontées de terrain concernant la toxicité de ce vaccin ; et elles confirment les données préliminaires.

BMJ, 24/01/2020

Ces données de toxicité sont catastrophiques : plus de méningites, plus de malarias cérébrales et doublement de la mortalité féminine chez les vaccinés. Face à ce type de données tragiques, toute étude investiguant un médicament serait immédiatement stoppée et le médicament mis à la poubelle. Mais, en Afrique, on continue…

L’article dit aussi qu’après la divulgation confidentielle de la toxicité de ce vaccin en 2012 et 2015, de longues palabres avaient animées les réunions des experts : certains plaidaient pour un effet du hasard ; tandis que d’autres s’inquiétaient. On parvînt à un curieux consensus : Lancer une nouvelle et gigantesque étude pour vérifier si vraiment ce vaccin augmentait le risque de malaria cérébrale (la forme la plus grave et souvent mortelle de paludisme) et la mortalité notamment des bébés filles.

Ici les bébés ne sont plus des participants volontaires à une étude scientifique dont ils tireront des bénéfices comme la Loi l’exige, mais deviennent réellement des cobayes. Inacceptable chez nous. Mais, en Afrique, on continue…

Du « consentement éclairé » au « consentement implicite »

La deuxième alerte est venue en Février 2020 d’un autre article du British Medical Journal.

BMJ, 24/02/2020

L’auteur rapporte les propos gênés de quelques experts en bioéthique qui s’inquiètent que la gigantesque étude de l’OMS pour tester la toxicité du vaccin de GSK n’ait pas donné lieu à des explications claires aux familles des bébés vaccinés. Ce qui aurait conduit à l’obtention d’un consentement éclairé de ces mêmes familles pour que leur bébé serve à vérifier, non pas que le vaccin leur est utile, mais qu’il ne soit pas trop toxique…

Présenté comme tel, la majorité des familles aurait refusé.

En conséquence, on décida de se passer de ce consentement éclairé en prétextant que le fait de confier son bébé à des soignants constituait un consentement implicite… d’être vacciné contre la malaria ! Cette notion de consentement implicite est la plus belle perle de cet enchaînement de malfaisances.

Mais il y en a une autre : acculés dans leurs contradictions, les experts de l’OMS prétendirent que cette étude n’était pas de la recherche médicale (donc ne nécessitait pas de consentement éclairé des familles) mais une campagne de vaccination pilote dans des zones sélectionnées [cluster randomised study] avant un élargissement des vaccinations contre la malaria à l’ensemble des populations infantiles des pays participants à ce programme de l’OMS.

Ici la mauvaise foi le dispute à la plus parfaite malfaisance.

 Conclusion

Une première évidence, primaire : Le vaccin anti-malaria de GSK augmente le risque de complications de la malaria et diminue l’espérance de vie des bébés vaccinés. Il n’y a rien à transiger : il faut cesser immédiatement d’injecter ce vaccin !

Une seconde évidence, banale : Les industriels du vaccin, avec la complicité des autorités sanitaires (dont l’OMS), se croient tout permis. Sous prétexte d’humanité aujourd’hui en Afrique (avec la malaria) et demain chez nous sous prétexte d’urgence (avec le COVI 19), ils s’affranchissent des règles les plus élémentaires de la recherche médicale.

Une  troisième évidence, scientifique : les malheurs du vaccin anti-malaria annoncent les malheurs du futur vaccin anti-COVI 19 ; car c’est en fait le énième échec d’un projet de vaccin annoncé miraculeux.

On commence par faire rêver, des données préliminaires encourageantes sont publiées, des crédits sont accordés, des contrats sont passés, de nouveaux essais sont annoncés pour confirmer les premiers, les années passent, les scandales suivent, les anathèmes se multiplient et, finalement, pour qui connaît la médecine des vaccins, il n’y a jamais de vaccin miracle et il n’y en aura jamais !

Nous devons l’admettre : il va falloir vivre avec le COVI 19 ; Comme nous avons appris à vivre avec le HIV-sida, les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Ils vont devoir l’admettre ; le plus tôt sera le mieux : nous y veillerons…

 

 

 

Auteur de l'article :

Lire tous les articles de

Aller au contenu principal