Cette chaîne de télévision promettait une étude loyale et indépendante de la vaccination telle que réalisée en France, à ce jour et dans le passé: Au final leur rédaction n’a présenté absolument aucun des thèmes que notre équipe leur avait sélectionné au moment de la préparation de ce documentaire. Liberté éditoriale d’accord mais surprise, aucun médecin critique de la vaccination obligatoire n’a été convié à participer en plateau au soutien de la Présidente du REVAV, laissée seule et malade face à trois professionnels en pleine forme et parfaitement rompus à l’exercice médiatique. Retour sur une passe d’arme qui montre on ne peut mieux comment faire passer des vessies statistiques pour des lanternes mensongères, sous la plume de notre plus célèbre mathématicien français après Descartes, Bernard Guennebaud. Bonne lecture.

Le mardi 12 novembre 2019 la Cinq faisait fort en présentant en direct un débat entre quatre invités dont un expert d’envergure nationale, Daniel Lévy Bruhl responsable de l’unité vaccinations à Santé Publique France et Cathy Gaches, présidente du Revav (réseau des victimes de la vaccination) et qui était auparavant le Revahb  (réseau vaccin hépatite B). Le débat sera précédé d’un film réalisé par Magali Cotard et où D.Lévy Bruhl intervenait aussi:

« Enquête de santé, la vérité sur les vaccins » est une  émission visible en replay jusqu’au 12 décembre 2019 [1].

Le débat commencera fort avec  la présence déterminée de la présidente du Revav qui va montrer deux courbes étudiées par Dominique Le Houézec pédiatre et médecin conseil du Revav [2].  Dans son étude, l’auteur commente ainsi ces 2 courbes avec des unités bien sûr très différentes :

« La relation temporelle existe clairement : L’incidence annuelle des SEP (scléroses en plaques) enregistrées par l’assurance maladie française est restée stable à environ 5,5/100000 jusqu’en 1995. Elle a fortement augmenté en 1996 pour se stabiliser autour de 8/100000 à partir de 1998. Or cette forte augmentation (65%) suit de près un pic majeur dans le nombre de vaccins vendus entre 1995 et 1997 en France. Le nombre annuel de SEP apparaissant dans les suites d’une vaccination contre l’hépatite B notifiées à la pharmacovigilance française dessine presque le même pic avec un retard de une à deux années  (Figure 2) »

Mais Cathy Gaches n’aura guère le temps de commenter ces courbes car la parole sera aussitôt donnée à D.Lévy Bruhl :
– « C’est très intéressant cette courbe car elle montre toute la difficulté qu’il peut y avoir à interpréter les chiffres. Vous imaginez bien que dans la mesure où on a vacciné plus d’un tiers de la population française, plus d’un tiers des SEP sont survenues chez des sujets qui venaient d’être vaccinés et qui seraient de toutes façons survenues. »

Arbitré par Marina Carrère d’Encausse, le match retransmis en direct sur la Cinq opposait une victime atteinte de sclérose en plaques à la suite de la vaccination contre l’hépatite B  à un expert doté d’une très longue expérience, y compris par ses interventions dans des congrès, dans des auditions publiques et sur des plateaux télévisés.  La première  se bat avec ses armes en montrant ces 2 courbes pouvant suggérer la relation entre la vaccination HB et l’apparition de la SEP. Mais l’expert va balayer l’argument d’un revers de main par une belle lapalissade à peine implicite : si toute la population a été vaccinée, toutes les maladies qui apparaîtront se produiront chez des personnes vaccinées. Il est d’ailleurs coutumier de cet argument. L’affaire est ainsi réglée pour ne pas dire expédiée alors que si son argument doit bien sûr être pris en compte, il ne démontre en aucune façon que tous les cas apparus ne seraient que coïncidences.

On doit aussi constater que cet argument pourrait se trouver renforcé ici, du moins en apparence, car si l’incidence annuelle des vaccinations s’accroît parallèlement à celle des SEP  elle décroit aussi parallèlement.  De fait, ces courbes qui pouvaient suggérer une relation très forte entre la vaccination et l’apparition de la SEP devinrent instantanément démonstratives de la coïncidence !

La courbe noire représente les nombres de SEP chez des vaccinés contre l’hépatite B. Quand on ne vaccinait pas il n’y en avait pas, oui bien sûr ! Il faut reconnaître que parmi les cas vaccinés il y a forcément des coïncidences. La question est donc de rechercher si les seules coïncidences pourraient expliquer de telles courbes.

Mais qui a raison dans ce duel inégal, l’expert ou la présidente du Revav? Tous les gens qui réfléchissent ou croient réfléchir vont dire que c’est l’expert, c’est évident ! Sa démonstration paraît lumineuse tant elle est simple et exprimée d’une manière fluide. Toute l’intelligentsia lui donnera raison, que ce soient les politiques, les juges, les enseignants, les journalistes, les philosophes et autres penseurs genre décodeurs du journal Le Monde, tous acharnés à combattre l’obscurantisme par  une complaisante connivence de classe.  Mais ce n’est pas aussi simple !

En effet,  s’il n’y avait pas de relation entre la vaccination et la sclérose en plaques ce serait la totalité des vaccinés  qui contribuerait chaque année  à alimenter les nouveaux cas de façon à peu près proportionnelle à leur nombre.

Aussi, l’incidence annuelle serait en phase avec la prévalence vaccinale c’est à dire le nombre total de personnes vaccinées et non pas en relation avec l’incidence vaccinale annuelle comme il apparaît sur les courbes.

Pour montrer cela je vais utiliser uniquement les 3 faits visibles à l’œil nu sur ces 2 courbes :
1- une croissance fortement corrélée entre les 2 courbes.
2- Une décroissance tout aussi fortement corrélée entre elles.
3- Un décalage moyen de, disons 18 mois entre ces 2 courbes.

Comme une forme d’exercice, je me limiterai volontairement à n’utiliser que ces 3 éléments pour analyser ce qu’ils pourraient impliquer, sans faire usage d’aucun autre argument. Je vais  démonter le processus numérique en présentant  2 exemples fabriqués. Je vais considérer  5 groupes disjoints G1, G2, … G5 qui représentent respectivement 5 %, 10 %, 15 %, 10 % et 5 % d’une population. Le groupe G1 sera vacciné l’année 1, le groupe G2 l’année 2, …, le groupe G5 l’année 5. En l’absence de vaccination, il se produit chaque année 5 SEP dans le groupe G1, 10 dans G2, 15 dans G3, 10 dans G4 et 5 dans G5. Le nombre de SEP est donc proportionnel aux effectifs.

Premier exemple

On vaccine avec de l’eau tiède (certains diront un placebo). Les résultats sont rassemblés dans le tableau, les nombres barrés correspondant à des cas non vaccinés. Le nombre annuel de SEP sera successivement : 5,  15,  30,  40,  45 qui est donc une fonction croissante en relation avec la prévalence vaccinale qui est successivement : 5 %, 15 %, 30 %, 40 % et 45 %.

Voici les données mises en musique avec la courbe représentant les incidences vaccinales et celle montrant la croissance de l’incidence de la SEP.

On voit clairement que la décroissance de l’incidence vaccinale se traduit par une moindre croissance de l’incidence de la SEP et non par une décroissance de celle-ci.

Ce fait à lui seul met par terre l’interprétation trop rapide et purement suggestive de D.Lévy Bruhl. Le fait que l’incidence  annuelle de la SEP soit en phase avec les variations de l’incidence vaccinale annuelle pour être en particulier décroissante alors que la vaccination se poursuit est une  forte indication d’un lien possible entre cette vaccination et la SEP. Pour préciser ce point, voici un second exemple.

Second exemple

Je suppose maintenant que la vaccination déclenche des SEP un an plus tard  mais ni avant ni au-delà pour simplifier:
– Année 1 : comme prévu, 5 SEP apparaissent dans G1.
– Année 2 :  50 SEP dans G1, 5 qui étaient prévues plus 45 provoquées par le vaccin. Plus 10 SEP dans G2 qui vient d’être vacciné cette année là. Soit 60 SEP cette année 2.
– Année 3 : 5 SEP prévues dansG1 la vaccination n’ayant plus d’action sur ce groupe. 100 SEP dans G2, 10 qui étaient prévues plus 90 provoquées par le vaccin. 15 SEP prévues dans G3 qui vient d’être vacciné. Total : 120
– Année 4 : 5 SEP prévues G1. De même 10 SEP dans G1 et 150 dans G3 vacciné un an auparavant : 15 qui étaient prévues plus 135 provoquées par le vaccin. 10 SEP prévues dans G4. Total 175.
– Année 5 : on aura comme prévu, 5, 10 et 15 SEP dans G1, G2 et G3. On en aura 100 dans  G4 dont 10 prévues et 90 liées au vaccin. Plus 5 SEP dans G5. Total 135.
– Année 6 : on aura comme prévu 5, 10, 15, et 10 SEP  dans G1, G2, G3 et G4 plus 2 dans le groupe G6 qui vient d’être vacciné et qui représente 2 % de la population. Plus 50 SEP dans G5 avec 5 prévues et 45 liées au vaccin. Total 92.

Pour ne pas encombrer avec un second tableau de chiffres, il suffit de remplacer dans le tableau les nombres en rouge par 50,  100,  150  100  et 50 pour l’année 6.

Les incidences annuelles de la SEP seront : 5, 60, 120, 175, 135 et 92  pour l’année 6. On observe la croissance de ces incidences jusqu’à l’année 4 puis la décroissance les années 5 et 6. Voici les données sous forme d’une courbe en comparaison des 2 précédentes qui sont écrasées en raison du changement d’échelle.

Dans cette modélisation numérique j’ai supposé que le nombre de cas provoqués par la vaccination était très supérieur aux coïncidences : 45 cas générés par la vaccination contre 5 par coïncidences. En effet, le nombre de cas provoqué par la vaccination doit être suffisamment important pour compenser la croissance des coïncidences avec l’accroissement de la prévalence vaccinale. Cette croissance est crée simplement par le fait que le groupe des vaccinés s’accroît avec la poursuite des vaccinations dans le temps. Si le nombre de cas provoqués est trop faible il n’y aura pas de décroissance quand l’incidence vaccinale décroit.

On peut le voir facilement en prenant 2 cas provoqués pour 5 % de vaccinés, 4 cas pour 10 % etc…La séquence des incidences sera 5, 17, 34, 46, 49, 49.

J’ai aussi supposé que la vaccination avait une action limitée dans le temps pour provoquer de nouveaux cas. Autrement dit, j’ai supposé l’existence d’une durée d’incubation privilégiée. Si ce n’était pas la bonne hypothèse et que la vaccination  générait le même nombre de cas au fil des années, il n’y aurait plus de décroissance en phase avec la décroissance de l’incidence vaccinale.

Conclusions de ces modélisations

Je rappelle d’abord un principe général commun à toutes les modélisations :

Un fait ne démontre jamais une hypothèse, par contre une hypothèse peut permettre d’expliquer un fait ou de ne pas l’expliquer.

Quand il n’y a pas de lien, l’évolution annuelle du nombre de cas sera en phase  avec l’évolution de la prévalence vaccinale (nombre total de vaccinés dans la population) et non pas en phase avec l’incidence vaccinale annuelle.

Quand il y a un lien entre la vaccination et la maladie on constate, sous les hypothèses du modèle, que l’incidence annuelle des cas est en phase décalée avec l’incidence vaccinale annuelle. C’est ce qu’on observe sur les courbes présentées dans l’étude de D.Le Houézec.

La modélisation a été obtenue avec  une durée d’incubation privilégiée qui est ici 1 an, aucun cas ni avant ni après.

On obtiendrait un résultat analogue avec un plus petit nombre de cas avant et après cette durée privilégiée d’incubation. Cela laisse supposer qu’il y aurait effectivement une durée privilégiée pour l’incubation de la maladie à partir de la vaccination.

La modélisation a été réalisée avec un nombre important de cas crées par la vaccination par rapport au nombre de coïncidences. Cela laisse supposer qu’il en irait de même pour les courbes présentées. Autrement dit:

Cela donnerait à penser qu’il y aurait eu un nombre important de cas générés par la vaccination et qu’il devrait donc être suffisant pour générer des signaux statistiques.

Modélisation sous l’effet accélérateur de la vaccination

 La question doit être posée :  la vaccination  pourrait-elle aussi accélérer le processus de démyélinisation chez des personnes précédemment fragilisées de ce point de vue ?

Il y a au moins un exemple très connu à ce sujet. C’est celui d’un médecin hospitalier qui avait inauguré en octobre 2009 la vaccination contre le virus H1N1 déclaré pandémique. Il devait organiser la campagne de vaccination dans son hôpital et se devait donc de donner l’exemple. Quel exemple ! Quatre jours plus tard il déclarera une sclérose en plaques ! Déjà, 15 ans auparavant, il avait eu une première atteinte après la vaccination hépatite B suivie d’une rémission de 15 ans. « Une petite vaccination et sa repart ! » déclarera-t-il sur le blog de Dominique Dupagne où il témoignera de sa mésaventure. Dans son premier bulletin relatif à cette campagne de vaccination fin octobre 2009, l’Afssaps  en fera état en soutenant que le vaccin contre le virus H1N1 n’était pas en cause puisqu’il avait déjà eu une alerte 15 ans auparavant …

D.Lévy Bruhl commenterait sans doute en disant que s’il avait fait la grippe quelques semaines plus tard faute d’avoir été vacciné, il n’aurait pas manqué de faire cette SEP. C’est possible mais après l’alerte qui avait suivi sa vaccination contre l’hépatite B il avait quand même vécu 15 ans tranquille. Je pense qu’on peut soutenir qu’une première atteinte consécutive à une vaccination devrait contre-indiquer  à vie toute autre vaccination. Nous en sommes très loin !

La réalisation d’un événement demande toujours la conjonction de 2 causes. La moquette est mouillée. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu un orage diront certains. Parce qu’on a laissé la fenêtre ouverte diront d’autres. On peut discuter longtemps mais on peut aussi dire qu’il y a des causes évitables comme de fermer la fenêtre et d’autres non évitables comme l’orage.

 La question se pose donc : Est-il possible d’obtenir des courbes de même allure générale que celles présentées ici  mais en supposant cette fois ci que la vaccination précipiterait l’apparition de la maladie chez des personnes qui l’auraient faite plus tard ?

Je reprends les chiffres de la première simulation avec 5 cas par an en l’absence de toute vaccination pour le groupe G1 soit 25 cas sur 5 années cumulées. Ces 25 cas sont vaccinés au cours de l’année 1. Je suppose alors qu’ils débutent tous la maladie très peu de temps après et qu’il n’y aura aucun cas par la suite au cours des 4 années suivantes. La séquence des incidences annuelles pour ce premier groupe  sera donc : 25, 0, 0, 0 , 0.

De même, pour le  groupe G2  vacciné la seconde année : 50, 0, 0, 0, 0. De même pour les autres années.

Les incidences globales successives seront donc 25, 50, 75, 50, 25. On constate qu’il y a bien une régression de l’incidence annuelle des cas après sa croissance au cours des 3 premières années.

Nous constatons ainsi, par une simulation très simple explicitant une hypothèse, que l’existence d’une régression de l’incidence des cas en phase avec celle des vaccinations n’est pas un critère suffisant pour affirmer que la vaccination aurait généré des cas qui ne seraient pas apparus plus tard sans cette vaccination.

En pareil cas, la vaccination ne serait pas innocente car ce n’est pas la même chose de faire une SEP à 25 ans plutôt qu’à 30 ou 40 ans.  Mais  il faut aussi reconnaître que le problème est plus complexe qu’on aurait pu le penser. Dans l’étude, les données sont fournies par années civiles et on ne dispose pas des données individualisées donnant la durée écoulée entre la vaccination et l’apparition de la première atteinte. Ces données seraient indispensables pour étudier plus précisément un tel problème. Elles existent au moins pour de larges échantillons et une telle étude aurait du être faite et surtout publiée car le fait qu’il n’y ait pas d’études publiées de ce type ne prouve pas qu’elles n’aient pas été conduites. C’est ce qu’on appelle la littérature grise.

Le plus vraisemblable, pour moi, est qu’on y verrait 2 pics : le premier peu de temps après la vaccination et le second, disons 18 mois plus tard pour fixer les idées. Le premier pic correspondrait aux coïncidences qui auraient été accélérées par la vaccination et le second aux cas générés par la vaccination et qui ne seraient pas apparus sans elle. Sur l’existence de ces 2 pics il est possible d’avancer cet argument :

La comparaison des 2 courbes présentées par D.Le Houézec fait apparaître un décalage de 1 ou 2 ans, disons 18 mois en moyenne. Ce décalage ne paraît pas compatible avec l’existence du seul phénomène de précipitation de la maladie sous l’action de la vaccination pour expliquer l’évolution des cas en relation avec les vaccinations car alors ce décalage devrait être beaucoup plus court. Ce fait est d’ailleurs reconnu. Daniel Floret, alors président du CTV le reconnaissait en octobre 2014 à la suite de la publication de l’étude américaine Langer Gould [3] qui trouvait un excédent significatif d’atteintes démyélinisantes centrales dans les 14 jours qui suivent une vaccination quelconque [4] :
– « L’augmentation du risque de révélation d’une ADSN (atteinte démyélinisante du système nerveux) à proximité immédiate d’une vaccination (tous vaccins confondus) est une constatation intéressante … la stimulation immunitaire provoquée par le vaccin peut précipiter le passage d’une phase asymptomatique à une phase symptomatique de la maladie. Une maladie infectieuse peut avoir le même effet. Cette hypothèse est en accord avec le fait démontré que l’apparition des premières manifestations de SEP fait suite à un processus immunitaire et un processus de démyélinisation débuté depuis plusieurs années auparavant. »

Puis il ajoute :
– « Cette étude est très rassurante dans la mesure où elle démontre à 3 ans l’absence de lien entre toute vaccination et la révélation d’un ADSN. »

Langer Gould : « L’augmentation à court terme du risque suggère que les vaccins pourraient accélérer la transition de l’auto-immunité subclinique à l’auto-immunité manifeste chez les patients atteints d’une maladie existante. Nos résultats corroborent les anecdotes cliniques sur l’apparition des symptômes du système nerveux central peu de temps après la vaccination. Nous n’avons trouvé aucune association à plus long terme entre les vaccins et la SEP ou toute autre atteinte démyélinisante  du système nerveux central, ce qui plaide contre une association de cause à effet. »

Si l’existence du second pic est niée, celle du premier est donc parfaitement reconnue. Mais un train peut en cacher un autre et certains se servent de ce premier pic pour affirmer que tous les cas possiblement liés aux vaccinations apparaissant très peu de temps après celles-ci, il n’y a pas lieu de regarder les données au-delà de cette courte durée ! J’ai entendu cet argument au cours d’un colloque (Bobigny) auquel je participais le 30 novembre 2019 : « au-delà de 3 mois il n’y a plus rien à voir, tout ne sera que coïncidences ! »

Notons que les résultats obtenus sur le long terme par A.Langer Gould et coll. reposent sur des erreurs techniques monumentales que j’avais d’ailleurs exposées au cours de ce colloque et que j’avais présentées ici-même en août 2018 dans ma lettre au Conseil de l’Ordre.

Sa conclusion, reprise par Daniel Floret, n’a donc aucune valeur.

La seule chose que démontre ce résultat est que les auteurs et commentateurs ‘’autorisés’’ n’avaient pas du tout compris  que c’était la répartition des vaccinations dans le temps qui était à l’origine de ce résultat et non l’absence de nocivité du vaccin qui ne peut être testée ainsi.

Conclusion

Un dernier mot sur Daniel Lévy Brühl, l’expert institutionnel en service pour cette émission, le Monsieur vaccins de Santé Publique France. Le 22 décembre 2017, au cours de la conférence de presse organisée avec une grande solennité à l’université Paris-Descartes, « Les vaccins : une chance pour nos enfants », il déclarera :

– « La seule maladie qui n’ait jamais été éradiquée de cette terre l’a été grâce à la vaccination et c’est la variole avec son cortège de souffrances, de décès et de séquelles « 

Pourtant, au congrès de la Sfsp (Société française de santé publique) à Lille en Novembre 2011, je présentais une communication « analyse d’une distorsion entre discours publique et expertise : l’éradication de la variole » [5].

Daniel Lévy Bruhl était dans la salle et interviendra pour dire « qu’il n’aurait pas été possible de vaincre la variole par la vaccination ».

Le tout juste ancien président de la Sfsp François Bourdillon, devenu depuis directeur de Santé Publique France, était assis derrière lui …

Il est possible de confirmer de telles distorsions dans ses propos sur la variole en lisant ce qu’il cosignait à ce sujet avec Nicole Guérin dans ce document de l’InVS sur le bioterrorisme et la variole [6]. Les distorsions entre discours publique et expertise, c’était l’objet de ma communication !!! Tout cela sera précisé et analysé dans des articles ultérieurs en l’honneur du 40è anniversaire de l’éradication de la variole, le 8 mai 2020.

Vaccination contre la variole ou contre l’hépatite B, les vaccins et les maladies changent mais les méthodes de l’expertise restent des constantes aussi invariables que la vitesse de la lumière !

 

Sources:
[1]  https://www.france.tv/france-5/enquete-de-sante/1099311-la-verite-sur-les-vaccins.html
[2]  http://www.revahb.fr/Files/Other/Documents/Traduction_Etude_Dr_LE_HOUEZEC_14_11.pdf
[3] Publication Langer Gould en accès libre et disponible en pdf : https://jamanetwork.com/journals/jamaneurology/fullarticle/1917549
[4] https://www.mesvaccins.net/web/news/6111-vaccinations-et-affections-demyelinisantes-du-systeme-nerveux-une-nouvelle-etude
[5] https://www.sfsp.fr/manifestations/congres2011/donnees/fs_tout_auteurs.htm
[6] Taper le titre « Utilisation du virus de la variole comme arme biologique » puis lancer le pdf.

 

 

 

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